Passage au Mexique

Vendredi 12 mai – Todos Santos Cuchumatanes

A trois heures de bus de Huehuetenango (et 40 km) le petit village s’étale au fond d’une vallée profonde. La saison des pluies a commencé. Nous récupérons nos sacs à dos arrimés sur le toit du bus alors que l’arrosage quotidien débute.

Rapide repas à la Casa Familiar. Le chocolat chaud ne suffit pas à lutter contre le froid nocturne.

Samedi 13 mai – jour de marché

Il se révèle petit. Nous en faisons le tour plusieurs fois, restons assis sur la place centrale pour regarder les camelots s’installer pendant que le soleil se pointe et réchauffe un peu le climat. Un des marchands se montre particulièrement habile : il hurle les mérites de ses produits dans une sono antédiluvienne, répétant inlassablement le même boniment, limant les oreilles de tous les passants, provoquant une épidémie de maux de tête. Ça tombe bien... Il vend des médicaments contre les maux de tête !!

Vers midi nous prenons la route vers Huehuetenango. J’essaie de filmer le paysage par la fenêtre du bus. Mais la conjonction d’un chauffeur au pied lourd, d’un bus dont les amortisseurs datent au moins de la période coloniale et d’une piste où les dos d’âne batifolent au milieu des nids-de-poule rend la chose impossible. Nous parviendrons à Huehue sans images et le cul en compote. Je n’ai pas craqué. Je repars sans avoir acheté le magnifique pantalon rouge des hommes de Todos Santos.

Dimanche 14 mai – Le MEXIQUE !!!

La dernière frontière ! Le tampon sur le passeport est douloureux. D’abord c’est le dernier. Et puis nous découvrons que le Mexique applique une taxe touristique de 210 pesos par personne. En tout 28 € que nous devrons payer dans une banque avant de quitter le territoire. 

Lundi 15 mai – San Cristobal de la Casas

Nous fêtons l’anniversaire de Soaz chez Pierre, un resto français (le meilleur de San Cristobal selon les dire du fameux Pierre qui vient de déjeuner avec le président pour l’inauguration d’un pont... et qui passera finalement une partie de la soirée avec nous) La mousse au chocolat est délicieuse, le vin est chilien et l’ensemble du repas excellent. Sauf que mon estomac a perdu l’usage des sucs, il se révolte durement pendant la nuit (aurait-il été influencé par quelques lectures gauchistes ? Ou la présence des zapatistes dans les environs lui aurait-il donné des idées de... soulèvement ? )

Une bonne indigestion qui me fait craindre le pire pour le retour en France et mes envies de raclette.

Mardi 16 et mercredi 17 – Pas grand chose...

Ah si ! On vient de recevoir nos postes pour l’année prochaine. Il paraît qu’on rentre...

Jeudi 18 mai – Visite guidée dans les villages aux alentours

San Juan Chamula

Bourgade de plus ou moins trois mille habitants que les touristes viennent voir pour la particularité du culte. Mélange de rites pré-hispaniques et catholiques. Dans l’église enbrumée d’encens, les « curanderos » (sortes de chamans) soignent les maux spirituels des villageois. Quelques poules sont sacrifiées sur un tapis d’aiguilles de pin tandis que des rangées de bougies se consument en offrande aux dieux invoqués. Tout ça n’est pas très catholique même si Jésus est là, sur sa croix. D’ailleurs, ici la croix est le symbole de la Ceiba, l’arbre sacré dont les branches soutiennent le ciel et les racines plongent dans le monde des morts.

Zinacantan

Le village est célèbre pour ses horticulteurs. On retrouve les fleurs dans les tissages des femmes. Le guide nous conduit dans une fermette aux abords de la ville. Dans le bâtiment qui sert de cuisine, une femme cuit des tortillas légèrement vertes à base de farine de maïs rouge. Avec un peu de fromage c’est pas mal du tout...

Sur la route du retour nous croisons des tas de tas de parpaings...

Encore et encore...

Cadeau du gouvernement...

Les élections approchent...