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Tout le monde des Andes...
31 octobre 2005

Chiloé

         Une île.

La deuxième plus grande du Chili après la Terre de Feu. ( 180 kmNord-Sud, 30 km Est-Ouest) voir carte à la fin. Ce morceau de la Cordillière des Andes protège des furies du Pacifique une mer intérieure parsemée d’un chapelet d’îles et d’îlots. La végétation dense qui couvre ces fragments terrestre les a rendus extrêmement fertiles. Plus de 200 variétés de patates poussent ici. Des bleus, des rouges, des longues, des petites,... Chiloé serait le berceau de la Patatité. On trouve aussi du blé, des cerises, des groseilles, des fraises, des framboises et des pommes avec lesquelles se prépare la Chincha, l’alcool chilote le plus fameux.

A l’Est, les grands glaciers de la cordillière déversent leurs limons dans la mer. Le plancton se régale, se développe et se fait bouffer par une pléiade de poissons, mollusques, crustacés et autres bestioles marines.

         A Ancud, tout au Nord de l’île, nous sommes allés voir la pinguiñera Piñihuil. Dans les roches vivent ensemble les pingouins de Magellans et ceux de Humbolt. Ce serait le seul lieu au monde où les deux espèces cohabitent. Avec la barque de pêcheur nous avons aussi croisé la route de deux loutres de mers (celles qui utilisent une pierre pour briser la coquille des mollusques sur leur poitrine), quelques phoques et une multitude d’oiseaux : cormorans impériaux, mouettes, goélands, canards, vautours à tête rouge...

Tout ce petit monde prospère en boulotant les sardines, anchois et maquereaux qui foisonnent dans les eaux côtières.

Pendant longtemps les chilotes ont vécu de la pêche et de la récolte des fruits de mers. Ils ont développé une culture, un art de vivre, des traditions, une mythologie, des musiques bien spécifiques.

Le curanto est le plat chilote le plus représentatif. On dispose des pierres brulantes au fond d’un grand trou, on les recouvre de moules, praires et autres fruits de mer puis on ajoute de la viande, des patates et on couvre le tout de terre. Le jus des mollusques parfume et cuit la viande et les légumes.

Parmi les personnages légendaires de l’île, les plus fameux sont le Trauco et la Fiura. Le Trauco est un nain difforme qui se déplace sur deux moignons, une hache dans une main et un bâton dans l’autre. On dit que les jeunes filles ne peuvent lui résister malgré sa laideur. Si elles le rencontrent dans la forêt, elles tombent enceintes immédiatement. Bien pratique pour expliquer au mari marin parti depuis deux ans la présence d’un bébé à la maison à son retour. Si les maris ne retrouvent pas le chemin du lit  conjugal le soir venu, c’est à cause de la Fiura. Cette femme affreusement laide enchante les hommes, les conduit dans sa hutte où ils accomplissent tous ses désirs puis les relâche dans la nature à moité fous. Il leur faut parfois deux ou trois jours pour rentrer chez eux. « C’est pas de ma faute chérie, c’est la fiura ! » Il existe une vingtaine d’autre personnages, sorciers, sirènes, monstres, bateaux fantastiques, qui peuplent les paysages de l’archipel.

         Après Ancud, nous sommes allés vers le Sud-Est, à Quemchi, le village natal de Franscico Coloane, écrivain chilien, fils illustre de Chiloé. Lisez « Le sillage de la baleine » un roman initiatique qui commence justement à Quemchi. En marge de l’histoire, Coloane décrit la vie des chilotes, les coutumes, les paysages...

Difficile d’écrire sur Chiloé sans glisser un mot des églises. Il y en a partout. Certaines font partis du patrimoine mondial de l’humanité. La plus vieille date de 1750. Construites par les jésuites venus évangéliser le secteur, elles ont la particularité d’être entièrement en bois, du plancher de la nef au sommet du clocher. La voute imite la forme des coques de bateaux.

Il n’y a pas que les églises qui sont en bois sur l’île. Toutes les habitations le sont également. Cela créé un décor des plus pittoresques.

Des plus dangereux aussi. Dimanche matin, 6h30, les flammes ravagent la maison voisine de notre hôtel. (environ 1,50m entre les deux bâtiments.) Nous évacuons sans trop comprendre ce qui se passe et assistons à l’incendie. Pas trop rassurés...

Après environ une heure de travail, les pompiers réussissent à maîtriser le feu. La maison est détruite mais celles qui l’avoisinent sont indemnes. Nous aussi.

La grasse mat’ est remise à plus tard.

C’était à Castro. Nous y sommes toujours, la ville est chaleureuse...

J’ai la crève. Nous nous reposons un peu avant de prendre la route du Nord : Valdivia, Pucon, Valparaiso, Santiago...

chiloe1

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