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Tout le monde des Andes...
6 février 2006

Trujillo 3

Soaz a repris du poil de la bête.
toto_062Un peu trop... Pauvre bête, ça l'a rendue malade.toto_0811

Et moi je deviens chèvre. Ça fait trois fois que je tape ce message et trois fois que l'ordinateur me le bouffe !

Deux journées péruviennes bien dodues marquées par le retour de l'image sur le blog (album photo nº81)

Le hasard et le bus nous ont mené à Trujillo pendant la semaine de concours national de Marinera. Samedi après-midi un grand défilé dans les rues et autour de la plaza de armas nous a donné un aperçu de cette tradition locale qui déplace les foules de tout le Pérou. Le soir nous sommes donc allés voir les demi-finales dans le grand colisé municipal. Nous avons passé une très bonne soirée à nous régaler les yeux et nous assourdir (sono mal réglée, fatal) même si, en néophytes nous n'avons pas pu apprécier toutes les subtilités du spectacle qui nous a paru finalement assez monotone.

Mais qu'est-ce que la Marinera ? (non, ni un gel douche ni une émission de Nicolas Hulot, ça ne marche pas à tout les coup) 

Aujourd'hui dimanche, la ville est morte. Les péruviens qui ne sont pas à la finale de Marinera sont restés chez eux. Nous avons visité les ruines aux alentours de la ville. Pas de tour organisé cette fois. Départ 10 h, un bonne demi-heure de marche pour traverser la ville et atteindre le lieu où passent les bus menant à Chan-chan. En fait de bus, ce sont des combi dans lesquels peuvent s'entasser jusqu'à 20 personnes. Il n'y a que 13 sièges. Celui que nous prenons nous dépose sur la route et nous marchons 2 km pour parvenir à l'entrée du site. Il s'agit d'un palais royal de la civilisation Chimu. Tout autour, à perte de vue, s'étendent 20 hectares de ruines. Les Chimu ont construit leur cité en adobe (briques de sable) et le temps aidé de quelques orages et tremblements de terre ont fait fondre les bâtiments. Neuf palais ont été découvert. Chaque roi faisait construire le sien, y vivait puis y mourrait perclu d'arthrite et shooté à la mescaline (pour communiquer avec les dieux...) On l'y enterrait avec sa femme et une partie de son entourage, sacrifiés à l'occasion pour ne pas le laisser partir seul.
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Un mur épais (3 m de large, 11 m de haut) entoure le palais et ne s'ouvre qu'en un seul endroit. A l'intérieur les Chimus ont rivalisés avec Dédale. Une première place où le peuple venait déposer des offrandes dispose de quatre accès qui mènent par des couloirs à d'autres places, aux quartiers privés du monarque, à la zone labyrinthique où les prêtres stockaient et comptabilisaient les dons, à un bassin envahit par les roseaux et les nénuphars. Sur les parois la mythologie Chimu s'affiche : poissons, pélicans, la mer et la lune. Cette architecture tortueuse devait empêcher d'éventuels envahisseurs de s'emparer du roi. Les Incas ont été plus malin : ils ont coupé l'arrivé de l'eau des rivières andines canalisées vers la ville.

Nous quittons les ruines en taxi partagé avec deux italiennes et nous rendons à la Huaca del Arco iris (arc-en-ciel)

Retour en ville, changement de combi pour aller jusqu'à la Huaca de la luna y del sol et changement de civilisation : ici ce sont les Moche qui ont bâti leurs temples. Etaient-ils beaux les Moche ? En tout cas la Huaca de la luna n'est pas laid.  Un beau pas laid des Moche bien conservé. Ils ont construit un premier temple puis un deuxième par dessus, simplement en comblant les espaces avec des briques d'adobe. Six temples se superposent ainsi les uns aux autres. Un régal pour les archéologues qui ont pu mettre à jour des murs colorés parfaitement conservés.
Ici le sacrifice humain était une tradition et une fête. Deux guerriers s'affrontaient et le perdant se voyait changé en offrande. Comme il était volontaire les prêtres commençaient par lui attacher les mains dans le dos, le drogait (toujours la mescaline) puis lui tranchait la gorge. Le sang, symbole de fertilité était mélangé à une graine anticoagulante, montré au peuple puis selon les avis, soit bu par les religieux soit répandu sur le sol pour provoquer de bonnes récoltes.

A Aréquipa nous avions découvert une momie : Juanita, une jeune fille Inca dont le corps s'était conservé dans la glace. Elle avait été tué pour plaire aux Apus, les dieux de la montagne. Droguée, affamée, frigorifiée, exténuée, un coup de massue sur le crâne l'avait achevée.
Lisez Lituma dans les Andes, de Mario Vargas Llosa. Un bon polar qui actualise l'idée du sacrifice humain comme offrande suprême et condition de la prospérité des vivants. Esperons que les mythes andins aient été suffisamment déracinés par l'évangélisation espagnole et que l'importation d'engrais ne vienne pas à faiblir au point que le sacrifice de touristes soit nécessaire.

Bilan de cette journée  : 13,60 soles de transports + 44 soles d'entrées + 10 soles de guides = 67,60 soles
+ le bonheur de se serrer dans le combi attaqué par des gamins à coup de bombes à eau
+ deux tranches de pastèques et quelques rondelles de canne à sucre achetées dans la rue
le plaisir d'avoir mené sa barque.

En tour organisé : 40 soles + 44 soles d'entrées = 84 soles. 16,40 soles (4 €) de plus pour un confort dont nous n'avions pas besoin aujourd'hui...

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Commentaires
M
Thomas, t'as pas mis assez de crème sur le nez ou c'est la bière qui a fait de l'effet, à moins que Soaz n'as pas activé le bouton "anti nez rouge" sur son appareil!!!!! <br /> Bisous <br /> <br /> Marie odile
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